ATELIER DE REDACTION D’EXPERTS SUR L’EVALUATION DES PRATIQUES D’ADOPTION DE POLITIQUES ET DE CONNAISSANCES INDIGENES POUR LA GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES DANS LES COMMUNAUTES PASTORALES EN AFRIQUE.
accept@accept9876 | Publié le |
1. CONTEXTE
Le cadre politique de l’Union Africaine pour le pastoralisme (PFPA) soutient le pastoralisme en tant que système de production et de subsistance viable et durable notamment du point de vue de la gestion des risques de catastrophe.
La stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe (ARS-DRR) a été élaborée dans le cadre de la coopération entre l’Union Africaine (UA) et son Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) afin de mettre en œuvre l’approche stratégique visant à améliorer et à renforcer l’efficacité et l’efficience en mettant l’accent sur la réduction des risques de catastrophes
Le Bureau Interafricain des Ressources Animales (BIRA) basé à Nairobi constant que la mise en œuvre de ces deux documents stratégiques s’est révélée médiocre a organisé cet atelier d’écriture pour
- Evaluer la mise en œuvre de l’AU-PFPA et de l’ARP-DRR
- Documenter les pratiques de connaissances indigènes se rapportant à ces deux thématiques.
C’est dans ce contexte que l’atelier d’écriture de Naivasha au Kenya a été organisé du 30 mai au 3 juin 2022.
Le projet ACCEPT (Adapter l’accès aux ressources agro-pastorales dans un contexte de mobilité et de Changement Climatique pour l’Elevage Pastoral au Tchad) vise le renforcement de la résilience des ménages pastoraux et agro-pastoraux par des activités de recherche-développement. Sa mise en œuvre par un consortium constitué de l’IRED, de la PPT et du CIRAD a été initiée en 2020.
L’atelier d’écriture à laquelle a participé l’Assistant Technique et Scientifique (ATS- ACCEPT) a été l’occasion de refléter sur les premiers résultats du projet pour alimenter l’évaluation surtout de l’AU-PFPA. L’occasion a permis aussi de synthétiser les approches du projet en termes de construction des outils d’aide à la décision (OAD – composante 3) dans la perspective de l’UA-PFPA. Enfin des contacts avec d’autres initiatives et personnes ressources ont été tissés au bénéfice du projet ACCEPT et des acteurs Tchadiens.
Le présent document en constitue le rapport de mission en attendant qu’un rapport officiel soit envoyé par le BIRA.
2. ACTIVITES
L’atelier d’écriture a été intense et constitué de travaux en groupes et de restitutions en plénière selon l’agenda reproduit en Annexe 1
L’ATS a eu à évoluer prioritairement dans le groupe Afrique Francophone dédié à l’évaluation de l’UA-PFPA.
Le document de l’Union Africaine de 2010 intitulé Cadre pour une politique du pastoralisme en Afrique. Sécuriser, protéger et améliorer les vies, les moyens d’existence et les droits des communautés pastorales est un texte phare car il donne un cadre de référence favorable au pastoralisme et à destination de toute l’Afrique. C’est pour cela qu’il représente le pilier sur lequel repose l’ensemble de l’évaluation des politiques pastorales régionales et nationales.
Les 2 objectifs du document doivent être choisis comme étant particulièrement pertinents pour cette évaluation :
- « Sécuriser et protéger les vies, les moyens de subsistance et les droits des populations pastorales et assurer un engagement à l’échelle continentale pour l’épanouissement politique, social et économique des communautés pastorales et des zones pastorales,
- Renforcer la contribution de l’élevage dans les économies nationales, régionales et à l’échelle du continent. »
3. RESULTATS
Le résultat principal que constitue la proposition de feuille de route pour la mise en œuvre de l’UA-PFPA est reproduite ci-dessous. Il est suivi par le document élaboré pour l’intégration des connaissances autochtones dans le cadre de la politique pastorale et ARS-DRR.
3.1. FEUILLE DE ROUTE POUR LA MISE EN ŒUVRE DE L’UA-PFPA
THE EXPERT WRITE-SHOP ON THE ASSESSMENT OF POLICY-ADOPTION & INDIGENOUS-KNOWLEDGE PRACTICES FOR DISASTER RISK MANAGEMENT IN PASTORAL COMMUNITIES IN AFRICA.
30th May – 3rd June 2022, Naivasha, Kenya.
TRAVAUX DE GROUPE PASTORALISME (Français)
Liste des membres du Groupe
Président : BASCHIROU Moussa Demsa, CEEAC, Gabon ;
Rapporteur : MORA JEREMIE Kassim S., DE/MAEP/Bénin ;
Membres :
- ALINON Koffi O., CIRAD, Tchad ;
- CHALGHAF Ezzeddine, OEP/Tunisie ;
- KOUTOU Mamadou, AU-SAFGRAD, Burkina Faso ;
- ONDOUA ZANG Jean Paul, MEPIA, Cameroun ;
- TAGNABOU D. Lazare, MEEEA, Burkina Faso ;
- MAHAMADOU Salifou, CILSS ; Burkina Faso
Feuille de route pour la mise en œuvre du cadre stratégique
Actions |
Structures responsables |
Structures associées |
Période de mise en œuvre |
Mode opératoire / Coût prévisionnel |
Cartographier et mettre en synergie les différentes initiatives, programmes et priorités en cours |
UA-BIRA |
CER, EM |
2022-2023 |
Plaidoyer, Réunion de haut niveau, consultance 2 millions USD |
Soutenir la mobilité intérieure et transfrontalière du bétail (législation, mise en place des infrastructures pastorales, définition et sécurisation des espaces pastoraux, développement de nouvelles initiatives en faveur du pastoralisme) |
EM |
CER, UA-BIRA |
2022-2027 |
Projet et budgets nationaux / 100 millions USD |
Mettre en place un mécanisme de collecte de données sur l’état et l’évolution des ressources pastorales |
UA-BIRA |
CER, EM, institutions spécialisées de l’IGAD et du CILSS (AGRHYMET), Recherche |
2022-2025 |
Projet 10 million USD |
Assurer l’information/vulgarisation/diffusion des directives (y compris à travers les langues locales) |
EM, UA-BIRA, UA-SAFGRAD |
OP, Médias |
2022-2024 |
Budget nationaux et appui technique / 2 millions USD |
Mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre des directives et du cadre stratégique |
UA-BIRA, UA-SAFGRAD |
CER, EM, Recherche |
2022-2024 |
Projet / 3 millions USD |
Procéder périodiquement aux échanges d’expériences dans la mise en œuvre des directives |
CER |
EM, UA-BIRA, OI, OP |
Continue |
Budgets institutionnels, Projets / 2 millions UDS annuels |
Faire preuve de volonté politique dans la mise en œuvre des directives et du cadre stratégique |
Etats membres |
CER |
Continue |
Réunions de concertation, missions et plaidoyers, développement d’OAD – Outils d’Aide à la Décision |
Renforcer les capacités organisationnelles et opérationnelles des organisations pastorales, notamment en Afrique de l’Est et Australes |
AU-BIRA, AU-SAFGRAD, CER (IGAD) |
EM |
2022-2023 |
|
Identifier les insuffisances en matière de connaissances pour le développement du pastoralisme |
CER |
EM, UA-BIRA, recherche (CIRAD, etc.) |
2022-2033 |
Projets de recherche-développement / 50 millions USD |
Renforcer les capacités des acteurs du pastoralisme |
CER |
EM, UA-BIRA, recherche (CIRAD, etc.) |
2022-2033 |
Projets de recherche-développement / 50 millions USD |
Soutenir des programmes de recherche collaborative des Universités/centres de recherche africains en matière de développement pastoral |
Partenaires de développement |
EM, CER, UA-BIRA, recherche, universités |
2022-2027 |
Projets / 20 millions USD |
Identifier un centre d’excellence sur le Pastoralisme par région |
UA-BIRA, UA-SAFGRAD, CER |
EM |
2022-2023 |
|
Accompagner les initiatives d’éducation itinérante en zone pastorale et la lutte contre la radicalisation |
EM, CER |
OI, Universités, Recherche |
2022-2027 |
Projet, Budgets nationaux / 50 millions USD |
Renforcer les capacités des agropasteurs dans les bonnes pratiques associant élevage et biodiversité |
CER |
EM, OP, recherche |
2022-2027 |
Projet / 30 millions USD |
3.2. INTÉGRATION DES CONNAISSANCES AUTOCHTONES DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE PASTORALE ET ARS-DRR
Domaines stratégiques prioritaires |
Enjeux pour l’intervention autochtone traditionnelle |
Gouvernance des parcours pastoraux |
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Ø Mode de transmission des connaissances, c’est l’oralité, échange de connaissance se font d’un groupe à un autre
Ø L’organisation du troupeau : c’est fait en sorte à l’intérieur du troupeau, il y a un chef, le bétail est nommé (fertilité, etc, )
Ø Organisation sociale dans la communauté pastorale avec les RUGGA qui sont les chefs et les GARSO qui sont les éclaireurs et organisent la mobilité pastorale ;
Relations entre les RUGGA et les autres acteurs : les chefs traditionnels, l’administration, OP (Régionale, nationale, etc.) Intégration des savoirs faires autochtones dans les politiques pour faciliter l’adoption des nouvelles technologies afin d’accroitre la productivité du cheptel
Améliorer l’organisation sociale des pasteurs pour la meilleure gestion des conflits
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Appui politique à la mobilité dans et entre les pays |
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Ø Parfois, les animaux eux même indiquent la direction à suivre dans le cadre de la mobilité ; Ø Les règles héritées de la DINA (Cas du Mali, c’est un code qui permettait de réguler l’accès au delta intérieur du fleuve Niger). Ce code est remis en cause actuellement à l’avènement de la décentralisation et de l’apparition des Djihadistes ; Ø Pour la mobilité transfrontalière et même nationale, il y a des liens, accords entre les chefs de terre et les pasteurs |
Protéger les actifs de l’élevage pastoral |
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Ø Le pastoralisme contribue à améliorer la conservation de la biodiversité ; Ø Le pastoralisme améliore la fertilisation du sol (terres pastorales et agricoles) ; Ø Favorise l’intégration élevage-agriculture Ø Les interventions dans le pastoralisme impactent tous les acteurs (éleveurs, agriculteurs) permettent une meilleure gestion des terres et préviennent les conflits |
Commercialisation du cheptel pastoral et des produits d’élevage |
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Ø Organisation au niveau des communautés pastorales pour la commercialisation des produits d’élevage : Lait et sous-produits sont commercialisés par les femmes, les hommes s’occupent de la vente sur pied des animaux Ø Utilisation du troc pour la commercialisation : lait/beurre contre sorgho ; Ø Création d’une bonne relation de cohésion sociale entre l’éleveur et l’agriculteur |
Des services financiers et d’assurance adaptés aux zones pastorales |
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Ø Mise en place d’un système traditionnelle de solidarité entre les éleveurs en cas de pertes d’animaux (HABBANAYE chez les peulhs); Ø Le cheptel constitue une épargne en nature Ø Articuler les mesures autour des bonnes pratiques autochtones |
Protéger les ressources génétiques africaines – Animaux et plantes pastoraux |
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Le pastoralisme contribue au renforcement du concept de l’économie verte ;(Initier les projets pour soutenir les pratiques pastorales)
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Recherche et vulgarisation |
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Ø Connaissances et pratiques indigènes en amélioration génétique : la question de consanguinité, la reproduction Ø Prendre en compte le savoir-faire des communautés pastorales dans le domaine de la recherche/innovation/vulgarisation Ø Mettre un accent particulier sur l’alphabétisation fonctionnelle |
Comprendre les risques de catastrophe |
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Lire et comprendre le comportement des animaux, des oiseaux sauvages, etc. Formation et sensibilisation des communautés pastorales |
Renforcer la gouvernance de risques de catastrophe pour les gérer |
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Ø Répartition du troupeau en deux ou plusieurs sous troupeaux pour gérer les risques de catastrophe Ø Déstockage stratégique du cheptel pour prévenir les catastrophes |
Investir dans la réduction des risques de catastrophe pour la résilience |
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Tenir compte des aspirations et des priorités des pasteurs pour l’investissement dans le domaine de la résilience aux catastrophes |
Améliorer la préparation de catastrophe pour une réponse efficace et pour reconstruire en mieux dans le cadre de la récupération, la réhabilitation et la reconstruction |
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Ø Répertorier les bonnes pratiques autochtones de gestion de risque Ø Articuler les mesures autour des bonnes pratiques de gestion de risque (système d’alerte précoce, communication par les médias, l’internet, fonds de soutien) |
4. AUTRES CONTACTS INSTITUTIONNELS
Plusieurs échanges se sont tenus en marge de l’atelier. L’ATS a eu des séances de travail avec :
- Dr ONDOUA ZANG Jean Paul, Directeur du Développement des Productions et des Industries Animales du Cameroun qui recherche des partenariats pour l’élaboration du plan d’action Lait.
- KOUTOU Mamadou, Chargé de Programme Recherches à l’UA-SAFGRAD à Ouagadougou qui souhaite organiser à N’Djamena un atelier de vulgarisation du document sur les Lignes Directrices sur la sécurisation du pastoralisme et la prévention des conflits en Afrique.
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